Le mot « cénacle »
n’évoque plus aujourd’hui qu’un groupuscule d’initiés ourdissant quelque
complot. Il n’en allait pas de même au XIXe siècle où l’on
désignait par ce terme un petit cercle d’écrivains et d’artistes rassemblés
autour d’une figure charismatique, occupés à poser, à huis clos, les jalons de
l’Art de demain. Encensé par les uns et raillé par les autres, le cénacle offrait
une alternative aux tentations de la mondanité, de l’académisme, du mercantilisme
et du journalisme. Des soirées de Hugo aux Mardis de Mallarmé en passant par
les Samedis de Leconte de Lisle et le cercle des Nabis, il est devenu la
sociabilité de référence des écrivains et des artistes qui désiraient fonder un
mouvement. Après l’époque des « salons littéraires » et avant l’ère des
« groupes d’avant-garde », le XIXe siècle s’impose
comme « l’âge des cénacles ».
Elaboré à
partir d’un vaste corpus de correspondances, de journaux intimes, d’articles de
presse, de satires, de romans ou encore de poèmes, ce livre cerne les contours
du cénacle à la fois comme phénomène historique, objet sociologique et figure
de l’imaginaire. Au fil des pages, le lecteur croisera les grands noms de la
peinture et de la littérature françaises du XIXe siècle (Hugo, Stendhal,
Balzac, Courbet, Flaubert, Baudelaire, Manet, Zola, Verlaine, Mallarmé) et
s’immergera dans les mouvements littéraires et artistiques qui l’ont marqué
(romantisme, réalisme, Parnasse, naturalisme, impressionnisme, symbolisme).
En somme, à travers le prisme du cénacle, c’est tout le XIXe siècle que les auteurs éclairent d’un jour nouveau en montrant qu’il fut moins le siècle des génies solitaires que celui des grandes aventures collectives.
En somme, à travers le prisme du cénacle, c’est tout le XIXe siècle que les auteurs éclairent d’un jour nouveau en montrant qu’il fut moins le siècle des génies solitaires que celui des grandes aventures collectives.